Lymphome anaplasique à grandes cellules et prothèse mammaire

Les cancers du sein sont des tumeurs fréquentes. Ils touchent une femme sur 9 environ ce qui correspond à 45 à 55 000 nouveaux cas par an en France. Parmi eux, les plus fréquemment retrouvés sont les cancers canalaires et les cancers lobulaires. On s’intéresse depuis peu à une nouvelle forme de cancer, le lymphome anaplasique à grandes cellules qui semble lié aux implants mammaires.
En effet ces lésions se voient chez les femmes porteuses d’implants mammaires. Selon le professeur Gary Brody, spécialiste mondial du sujet, le risque est très faible et à ce jour seulement 173 cas ont été recensés dans le monde. Le lymphome anaplasique à grandes cellules se présente le plus souvent comme une tumeur attachée à la capsule qui entoure l’implant. Parfois, seul un épanchement de liquide très abondant autour de l’implant va donner l’alerte. Ainsi l’augmentation de volume unilatérale et le caractère récidivant après ponction, doit faire évoquer cette maladie. Le délai entre la pose des implants et l’apparition de la maladie est extrêmement variable de quelques mois à plus de 25 ans.

prothèses anatomique texturée et ronde lisse
Le traitement consiste à pratiquer l’ablation de la tumeur avec toute la coque péri prothétique. Quand cela est réalisable le taux de guérison est très élevé. Quand une lésion glandulaire ou une métastase est présente, la maladie nécessite alors un traitement carcinologique au sein d’une équipe spécialisée dans le traitement des lymphomes.
Ces lymphomes pourraient-être induits par une inflammation péri-prothétique. Le biofilm, qui correspond à un gel bactérien sur la surface de l’implant, jouerait un rôle. La texturation de l’enveloppe prothétique semble également en cause. C’est le cas pour les surfaces fabriquées avec du « sel perdu » qui donne l’aspect très rugueux que l’on retrouve sur les modèles macro-texturés. Des facteurs génétiques existent aussi.
Le risque global reste néanmoins très faible. 80 % des cas sont décrits aux États-Unis et seulement 20 % dans le reste du monde. En France, on ne recense à ce jour que neuf cas. Rapporté aux 400 000 femmes porteuses d’implants mammaires le risque apparait très faible comparé à celui de cancer du sein classique (une femme sur 8 à 9 en France). Dans plus de 80 % des cas, le diagnostic est fait à un stade où la maladie est localisée au sein. Le pronostic est alors bon si l’on pratique l’ablation de toute la zone concernée.
En conclusion  le lymphome anaplasique à grandes cellules (ALCL) est une nouvelle entité carcinologique dont l’origine est souvent multifactorielle. Le facteur étiologique principal semble être l’inflammation péri-prothétique liée à la texturation ou au biofilm bactérien. Dans notre activité d’augmentation mammaire ceci nous conforte dans la voie d’abord sous-mammaire qui réduit le risque de biofilm et dans la nécessité de suivi régulier de nos patientes. Par contre nous limitons maintenant l’utilisation des prothèses macrotexturées aux implants anatomiques projetés dans certains cas.

Par Docteur Van Der Stegen

Docteur Damien Van Der Stegen Qualifié en Chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice par le Conseil de l’ordre des médecins Diplôme d’Etude Spécialisé de Chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice Diplôme d’Etude Spécialisé de Chirurgie générale Diplôme d’Etude Spécialisé de Chirurgie maxillo-faciale Diplômé de l’AEU de Microchirurgie expérimentale et clinique chirurgien esthétique Lyon et Saint-Etienne

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